Ce que je peux dire...

Comment peindre une image de la réalité ? Comment, du visible, créer une image représentant l'essence de la réalité ? Quel que soit le thème abordé, ma démarche artistique suppose cette réflexion préalable. De ce présupposé sont nées deux voies de recherche : l'une portant sur les possibilités de représentations de la réalité, l'autre faisant un retour à la source du regard, l’œil.

L'insertion de photographies, dans l'espace pictural, permet une sort de référence direct à la réalité : à l'image photographique sensée représenter la réalité concrète, se substitue une image recomposée, perception artistique abstraite de cette réalité. Le recours à l'écriture répond à un même objectif : des fragments de textes dactylographiés, notamment articles de presse, sont collés sur la toile; de écritures manuscrites, des mots, sont jetés sur la toile. On obtient ainsi une confrontation entre deux types de langages : le langage écrit et le langage pictural. Loin de signifier un échec du langage pictural, l'incorporation d'écritures contribue à accroître l'intensité de l'image finale. 

L'autre voie de recherche porte sur l’œil. D'abord élément parmi d'autres au sein de l'espace pictural, la forme de l’œil a acquis son autonomie, Dans les pièces à tendance monochromique, Elle devient abstraite au point de presque disparaître en tant que forme, singe symbolique du regard de l'homme porté sur le monde. La déclinaison en séries permet de donner une autre dimension à l'espace pictural. Dans cet espace recomposé, la forme de l’œil se donne à voir sous différents angles; c'est dans la répétition même qu'elle acquiert son autonomie.

Confronté à un phénomène d'une rare violence, en l'occurrence le séisme qui a touché Kobé en janvier 1995. J'ai tenté une "picturalisation du phénomène sismique", la gageure étant de traduire dans un langage pictural et statique, l'explosion d'énergie de la "secousse sismique".
Suniti Jiban CHAKMA
Publier : En janvier 1997         
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    L'être humain est le point de départ de mon travail. Il s'est d'abord inscrit dans une perspective engagé : la défense de la liberté d'expression. Puis, j'ai choisi de mettre au centre de ma vision esthétique, une partie de l'être humain : l’œil.

De l’œil, il reste le plus souvent que la forme, stylisée, épurée, esquisse, trace de l'énergie créatrice, du geste. Pour la mettre en valeur, rien de mieux que la déclinaison en séries. On peut ainsi expérimenter cette forme dans un jeu sur la tonalité des couleurs, les matériaux. Mais aussi, en variant la dimension de l’œuvre, le nombre de pièces qui la compose. La déclinaison sérielle se présent souvent de façon simultanée, sous la forme de polyptyques, que j'affectionne particulièrement. Ils permettent en effet de donner une autre dimension à l'espace pictural, de le mettre en mouvement.

Dans cet espace recomposé, la forme de l’œil se donne à voir sous différents angles ; c'est dans la répétition même, qu'elle acquiert son autonomie.

Suniti Jiban CHAKMA
Publier : en mars 1996

 


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